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 Projet minier de Juomasuo

21.10.2021
Le Carte de Kuusamo Nord

En 2012, un ancien projet minier fut relancé par la société « Dragon Mining Oy ». Au début de son activité et d’un processus d’estimation de l’impact environnemental, une préoccupation mutuelle est née parmi les habitants locaux, les propriétaires de résidences secondaires, les touristes et les  entrepreneurs commerciaux dont l’activité est dépendante de la nature.

Quel serait l’impact d’un projet minier sur l’environnement la vie économique et les offres de l’emploi ? Comment les activités minières perturberaient-elles la faune et la flore de Kuusamo, des habitants permanents et des résidences secondaires ? Tout simplement – quels seraient les aspects négatifs et positifs, qui serait responsable de ces prises de risques ?

Il était essentiel de comprendre l’impact considérable et irrévocable des activités minières sur la nature de cette région, même si le cycle de vie minier reste limité dans le temps.  En conséquence, les activités économiques basées sur la nature dépendent d’une nature propre, d’une bonne réputation de l’environnement, de l’utilisation de ressources naturelles renouvelables et de leur durabilité pour les  futures générations.

Pourquoi sommes-nous contre le projet minier de Juomasuo ?

La structure économique de Kuusamo est diversifiée et évolutive. Sur le plan économique, les industries les plus importantes sont la sylviculture, le tourisme, l’agriculture, la pêche, l’élevage de rennes et le travail de transformation du bois.

L’écosystème de ces secteurs s’appuient sur l’air pur, les eaux propres et la bonne réputation de Kuusamo. Le tourisme emploie directement plus de 600 personnes dans le secteur privé, l’influence indirecte est d’autant plus considérable que de nombreux emplois sont permanents  toute l’année.

La transformation de Kitkajoki d’un paysage sauvage à une zone industrielle par les activités minières est un risque réel majeur. Les émissions causées par les activités minières se feraient au détriment des secteurs économiques dépendant de cet environnement. Cela signifierait moins de compétitivité, moins de tourisme et par conséquent une diminution des opportunités de travail.

Selon les études menées par « Metia «  (2014), ce projet minier aurait eu un effet négatif sur l’économie régionale de Kuusamo, sans parler des risques environnementaux. Le cycle de vie de l’exploitation minière de Juomasuo est estimé à 10 ans, soient des emplois dans l’industrie du tourisme diminuant de – 1.855 hommes/années et des recettes fiscales réduites de – 15,9 millions d’euros.

La zone minière de Juomasuo est située sur une » zone franche minière «  définie par le Conceil municipal de Kuusamo. Selon le plan régional d’utilisation des terres, ce district se situe dans une zone destinée au tourisme et aux activités de plein air. Elle est proche de la rivière Kitkajoki partant du lac Kitkajärvi jusqu’à la rivière Oulankajoki. Kitkajoki conserve une biodiversité précieuse et est protégée par la loi depuis 1987. Ces deux rivières traversent des parcs nationaux. Le lac Kitkajärvi est non seulement la source d’eau naturelle la plus grande en Europe, mais également se situe en partie dans une « zone franche minier « .

Histoire chronologique de Juomasuo et Latitude 66 Cobalt Oy

Les droits du district minier de Juomasuo ont été accordés à la société minière finlandaise « Outokumpu Oy » en 1993, qui a vendu ses droits à une société minière australienne appelée « Polar Mining Oy en 2003. Cette société a ensuite changé son nom en «  Dragon mining Oy ». 

Sous ce nouveau nom, en 2012, la société a activé ses opérations en vue de l’extraction d’or  à Juomasuo ainsi que dans deux autres districts miniers à proximité: Meurastuksenaho et Sivakkaharju. La fermeture de ces deux districts miniers a été demandée pas le Conseil municipal de Kuusamo en 2021 suite à l’initiative citoyenne signée par 265 citoyens.

En 2015 les droits d’exploitation de Juomasuo ont été transmis à une nouvelle société minière « Kuusamo Gold Oy » . En 2016 cette société a été vendue à l’australien « Nero Projects Australia Ltd « qui a continué l’activité sous le nom de « Latitude 66 Cobalt Oy ». Depuis 2017 la société est le propriétaire des droits du district minier de Juomasuo. Lors de l’achat des droits, Latitude 66 Cobalt Oy a commandé un sondage auprès des citoyens: une majorité s’est prononcée contre ce projet approuvé seulement par 28 % des citoyens consultés.  Le projet minier n’a pas obtenu d’approbation sociale.

Pour la troisième fois, en 2019, « Latitude 66 Cobalt Oy » a soumis une demande de prolongation des droits miniers du district de Juomasuo. En Avril 2022 Tukes (agence publique de la sécurité et des produits chimiques) a accepté cette demande pour les 5 prochaines années.  En Mai 2022 Pro Kuusamo a déposé un recours administratif contre cette accord de prolongation auprès de Tukes. D’après le site Internet de l’entreprise, le but de leurs activité à Juomasuo est d’extraire du cobalt afin de répondre à « l’énorme besoin » de cobalt pour la fabrication des batteries de voitures électriques.   

In May 2022 Pro Kuusamo Ry a déposé une plainte auprès de Tukes suite à la demande d’octroi d’exploitation de minerai soumis par Latitude 66 Oy dans 6 différentes zones, toutes situées dans les bassins de drainage du lac Kitkajärvi sur les communes de Kuusamo et Posio.

En outre, Latitude 66 Cobalt Oy a soumis d’autres demandes de réservation importantes non seulement à Kuusamo et à Posio, mais également dans d’autres vastes zones de la Laponie:  la société a procédé à des demandes de réservation pour près de 10 000 km2, soit environ le double de la superficie totale de Kuusamo.

En 2021, Latitude 66 Cobalt Oy a annoncé l’accord conclu avec la société luxembourgeoise « Sunmirror AG, Luxembourg « , enregistrée en Suisse ! Selon ce contrat Sunmirror AG achètera Latitude 66 Oy à sa société mère, « Latitude 66 Cobalt, Australie «  au comptant au prix de 45 millions d’euros.

Ce type d’acquisition d’entreprises est réalisé par des sociétés multinationales dont les motivations sont purement financières. Un moyen facile d’obtenir des revenus en transférant les droits des districts miniers entre eux. Ces sociétés ne sont pas du tout impliquées dans la vie locale du pays dans lequel les droits miniers sont accordés. Les demandes d’exploitation ne sont nullement faites en tenant compte des conditions locales et des besoins des habitants. Les dommages environnementaux qui résultent de ces activités minières irresponsables sont irréversibles ainsi que les conséquences sur la santé des habitants.

…sur l’activité minière

Le district minier se situe à côté du village de Käylä. La rivière Kitkajoki traverse ce village d’environ 600 habitants permanents, de nombreux visiteurs toute l’année et des propriétaires de maisons secondaires. La rivière Kitkajoki est longue de 35 kms et rejoint la rivière Oulankajoki dans le parc national d’Oulanka. Cette rivière a une longueur de 135 km, dont 107 km traversent la Finlande.

Les rivières Kitkajoki et Oulankajoki sont extrêmement importantes pour l’économie régionale. Depuis des générations les pêcheurs professionnels gagnent leur vie grâce à l’eau pure, non polluée et à la biodiversité de ces rivières. Une des sources de revenus locales, également de grand  importance, vient des forêts: les personnes privées et les entreprises alimentaires profitent du ramassage des baies forestières, condition vitale pour la faune et les pâturages naturels pour les troupeaux de rennes semi-domestiqués. Manifestement, les forêts sont une condition primordiale à la survie de l’industrie forestière. Le Tourisme est également une des sources de revenus importante. La variété des possibilités régionales pour le ski, la randonnée, le camping et le canoë est impressionnante.

Latitude 66 Cobalt Oy fait référence à l’importance du projet minier de Juomasuo en raison d’une  ” énorme demande ” de cobalt pour fabriquer des batteries pour les voitures électriques. Le cobalt est une produit difficile à extraire, il se trouve en profondeur sous terre et est difficile à localiser. Les émissions liberées lors de l’extraction du cobalt contiennent des particules cangérigèns et radioactives. C’est aussi un sujet de préoccupation éthique.

Le cobalt n’est pas indispensable à la fabrication des batteries pour véhicules électriques car de nouvelles technologies de substitution sont constamment développées. (par exemple, la moitié de véhicules « Tesla «  sont déjà équipés de batteries fer phosphate sans cobalt). 

Mais, Latitude 66 Cobalt Oy est très conscient de la possibilité d’extraction d’autres minéraux précieux existant dans le Nord de la Finlande. Par exemple, à part de cobalt, n’existerait-il pas  d’autres raisons cachées pour que cette entreprise poursuive l’exploitation de Juomasuo ? 

Les activités minières contribuent à la pollution, à l’érosion et à la sédimentation des eaux de  surface et souterraines. L’érosion de surface des sols sablonneux laisse filtrer les eaux usées dans les eaux souterraines. Les fonds sablonneux des rivières deviennent plus acides lorsque les minéraux du sol entrent en contact avec l’oxygène de l’air et l’eau de pluie. Les eaux polluées sont une vraie menace pour toute la chaîne alimentaire, des baies aux animaux et enfin à l’homme. Les conséquences négatives sur le paysage sauvage et sur la santé des êtres humains sont inévitables et souvent irréversibles.